Hafsa Mokadem
La 26ᵉ édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira, qui s’est tenue du 19 au 21 juin 2025, a une nouvelle fois réuni des artistes venus des quatre coins du monde, pour célébrer la transe, le partage et la fusion des cultures. Parmi les moments forts de cette édition, la présence du virtuose tunisien Dhafer Youssef, maître du oud et de l’improvisation, a profondément marqué le public.
Invité à partager la scène avec les maâlems gnaouis, l’artiste a confié dans une déclaration au journal Al Bayane : « C’est un moment que je ne vais pas oublier de sitôt. J’espère que cette expérience ne s’arrêtera pas là. Je veux revenir, prendre le temps de répéter et de construire un véritable projet avec les maâlems. »
L’un des instants les plus marquants pour lui fut la montée sur scène du maâlem Abdelkebir Merchane : « Quand Maâlem Merchane est arrivé, j’ai eu l’impression de voir un prophète de la musique. Dès qu’il a commencé à chanter, j’ai été transporté ailleurs, sur une autre planète. »
Dhafer Youssef, connu pour ses explorations entre jazz, soufisme et musiques du monde, a trouvé dans l’univers gnaoui un terrain d’expression et de résonance inattendu : « Il y a beaucoup de similitudes entre la musique gnaouie et le jazz : le rythme, la transe, la spontanéité… Quand je vois tout le monde entrer dans cette vibe collective, c’est quelque chose qu’on ne retrouve pas dans beaucoup de styles musicaux. On le voit en Afrique, certes, mais pas dans toute la musique africaine. »
Enfin, saluant la richesse musicale du royaume, il a tenu à souligner : « Pour moi, le Maroc est l’un des pays arabes les plus riches musicalement. »
Avec cette rencontre entre le souffle mystique du gnaoua et l’improvisation subtile de Dhafer Youssef, le Festival d’Essaouira continue de prouver qu’il est bien plus qu’un événement musical : un creuset de dialogues artistiques et spirituels.
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