LE CASTING ORIGINAL DU *PROJET BLAIR WITCH* DEMANDE UNE COMPENSATION FINANCIèRE

Le monde a-t-il besoin d’une nouvelle version du Projet Blair Witch ? Sorti en 1999 et considéré comme un pionnier du genre « found footage », le film a été tourné en huit jours seulement, souvent de manière improvisée, pour un montant estimé à 60 000 dollars. Véritable succès critique doublé d’un phénomène de société, il a rapporté plus de 248 millions de dollars au box-office et a connu deux suites – trois, si on compte le reboot annoncé il y a un peu plus d’une semaine par le producteur Jason Blum. Une nouvelle qui a provoqué la colère du casting original : Michael C. Williams, Joshua Leonard et Rai Hance (connue à l’époque sous le nom de Heather Donahue) ont publié samedi une lettre ouverte demandant une compensation tardive pour leur travail.

« Alors, c’est MON visage imprimé sur un communiqué de presse pour un film réalisé par deux grands studios », écrit Joshua Leonard le 11 avril dernier, partageant un post Instagram de Variety. À noter que l’article auquel l’acteur fait référence n’est pas un communiqué de presse, mais un reportage du CinemaCon, où Jason Blum annonce le reboot dans le cadre d’un partenariat avec Lionsgate, qui détient la propriété intellectuelle du Projet Blair Witch. « Je n’en savais rien jusqu’à ce qu’un ami m’envoie une capture d’écran accompagnée de félicitations hier. »

Selon Leonard, ses collègues et lui ont reçu chacun 300 000 dollars pour leur participation au premier volet et n’ont « jamais touché un centime de plus ».

« Je suis très fier de notre petit film punk-rock et j’aime les fans qui entretiennent la flamme, poursuit-il. Mais cela fait 25 ans que des personnes s’attribuent les profits de notre travail, et ce n’est pas très classe. » (Lionsgate n’a pas souhaité répondre à notre demande de commentaires.)

Dans un post publié le lendemain, Leonard précise que « l’argent n’est pas le sujet ». « Nous avons signé des contrats lorsque nous étions enfants, sans soutien juridique ou syndical, reconnaît-il. Nous étions des artistes en difficulté, et le fait de ne pas avoir à nous soucier de payer les factures pendant un certain temps a été une victoire inespérée pour chacun d’entre nous. » Dans les jours qui ont suivi, l’acteur a posté un certain nombre d’interactions avec le service des relations publiques de Lionsgate, écrivant à la fin de la semaine dernière : « Bien que nous ne soyons pas encore tout à fait sur la même longueur d’onde, je suis profondément reconnaissant de me sentir enfin reconnu et respecté dans cette affaire. »

Samedi, les acteurs ont exprimé leurs doléances dans une lettre ouverte adressée au studio Lionsgate. Les trois requérants demandent notamment « des paiements résiduels rétroactifs et futurs à Heather, Michael et Josh pour les services d’acteur rendus dans le BWP original, équivalents à la somme qui aurait été allouée par la SAG-AFTRA, si nous avions eu une représentation syndicale ou légale appropriée lorsque le film a été réalisé ».

Ensuite, ils aimeraient « une consultation significative sur tout futur reboot, suite, prequel, jouet, jeu, manège, escape room, etc. de Blair Witch » qui utiliserait le nom ou l’image des acteurs originaux.

Enfin, ils proposent que Lionsgate finance ce qu’ils appellent la « Bourse Blair Witch ». Cette subvention de 60 000 dollars serait versée chaque année par le studio « à un cinéaste de genre inconnu ou en devenir pour l’aider à réaliser son premier long métrage ». La somme de 60 000 dollars équivaut au budget du film original, note Leonard. Et on peut dire qu’il s’agit d’une demande prudente : selon le Bureau américain des statistiques du travail, ces 60 000 dollars de l’époque équivalent à plus de 114 000 dollars d’aujourd’hui.

« Il s’agit d’une subvention et non d’un fonds de développement », écrit l’acteur, de sorte que Lionsgate « ne détiendra aucun des droits sous-jacents du projet ». Dans un message ultérieur sur les réseaux sociaux, il prévient que cette lettre ouverte et l’attention qu’elle a suscitée constituent « la phase 3 sur 13 ».

« Nous ne faisons que commencer et il nous reste beaucoup de chemin à parcourir », dit-il à propos de ses efforts et de ceux de ses coéquipiers. Et peut-être que ce trio de rebelles a une chance de se faire entendre (plus de chance, peut-être, que n’en avaient leurs homologues fictifs à Burkittsville). Après tout, même des gens comme Jason Blum semblent conscients de la magie produite par l’équipe originale.

« Je suis un grand admirateur du Projet Blair Witch, qui a introduit l’idée du ‘found footage horror’ auprès du grand public et qui est devenu un véritable phénomène culturel, a déclaré le fondateur du studio Blumhouse lors de l’annonce de son projet de reboot. Il n’y aurait pas eu Paranormal Activity s’il n’y avait pas eu Blair Witch au préalable. »

Initialement publié par Vanity Fair US

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