\#METOOSTAND-UP: UNE CHARTE POUR LUTTER CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES ET SEXISTES DANS LES COMEDY CLUBS

Après que #MeToo ait ébranlé le monde du cinéma, et notamment en France grâce à la récente prise de parole de Judith Godrèche, il semble que le monde du stand-up prenne désormais le relais pour briser le silence sur les violences sexistes et sexuelles qui persistent dans ce milieu. Une charte pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes dans les comedy clubs a été rédigée. Ce nouveau texte vise à prévenir toutes les « formes de violences sexistes et sexuelles avant, pendant et après les représentations » dans tous les lieux d’humour parisiens.

Un milieu majoritairement masculin

À ce jour, 59 comedy clubs et théâtres ont signé la charte, parmi lesquels La Nouvelle Seine, le Paname Art Café ou encore le Sacré. Ils se sont engagés à « programmer au minimum deux artistes femmes par soirée » et à intervenir en cas de propos ou comportements sexistes, racistes, homophobes ou transphobes. Les déclarations sexistes sont en effet fréquentes dans ce milieu encore largement dominé par les hommes.

L'une des principales instigatrices de cette initiative est Jessie Varin, directrice artistique de la péniche-théâtre La Nouvelle Seine, située dans le 5e arrondissement de Paris. Dans une interview au Parisien, elle évoque le malaise des femmes humoristes, qui ont « parfois peur de tester des passages sur des sujets plus perso (...) pour lesquels certains publics ne sont peut-être pas encore assez ouverts », le « sexisme dans les loges », les « petites remarques qui déstabilisent ».

Les signataires de la charte s'engagent également à « tendre vers un line-up (programmation) plus paritaire ». Jessie Varin déplore : « Je vois encore des plateaux avec quinze artistes masculins et une seule nana. […] Ce que l’on préconise, c’est d’avoir au moins deux femmes par soirée, pas forcément sur le même plateau, de ne pas les isoler (...) L'idée de cette charte est de leur créer un espace de travail plus safe. »

L'émergence de #MeTooStand-up

Cette vague de #MeTooStand-up a émergé en ce début d’année 2024, libérant la parole dans ce milieu. Florence Mendez est l’humoriste qui a lancé l’alerte concernant ces violences. Elle a publié un ouvrage dans lequel elle dénonce des violences sexuelles présumées commises par Seb Mellia. Celle-ci avait affirmé que « chez les humoristes, tout le monde veut percer. Si on dénonce des violences, on n’est plus invité ». Depuis ses déclarations, elle affirme avoir reçu les témoignages de plus de 30 victimes, qu’elle a dirigées vers l’association Derrière le rideau de Mélodie Molinaro, visant à libérer la parole sur les violences sexistes et sexuelles dans le milieu du spectacle.

Cependant, l’humoriste a exprimé à Politis la difficulté à médiatiser ces affaires, car « contrairement au cinéma, le stand-up est un art qui reste une niche ». Elle ajoute : « Les grandes stars ne sont pas connues du grand public et les médias s’y intéressent moins. J’explique que des hommes ont commis des viols en série et on me dit que ce n’est pas intéressant, car les noms ne sont pas connus. Comme si c’était un divertissement. »

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