«MON PETIT RENNE» CARTONNE… ET MêME STEPHEN KING A ADORé

Quelques fois, ça prend. Un ingrédient supplémentaire ajouté au synopsis et tout bascule, faisant d’une série Netflix un succès mondial, vantée par les plus grands. Mon Petit Renne, cette série qui a tout l’air d’un dessin animé pour enfants est en réalité en passe de rentrer dans la liste des plus gros cartons de la plateforme de streaming. Ce drame est l'œuvre de Richard Gadd, un auteur-acteur-comédien écossais qui n’a pas seulement créé et écrit la série, mais qui en est également l’acteur principal.

Si vous êtes passés à côté, Donny est barman-comédien et va commettre l’erreur de sa vie en offrant un verre à Martha, une femme émotionnellement troublée, qui s’accroche comme une bouée de sauvetage à la gentillesse désinvolte de ce jeune homme. Elle le harcèle et l’étouffe, lui envoyant des centaines d’heures de messages vocaux et plus de 40 000 emails, et déclenchant une véritable obsession qui durera trois ans.

Beaucoup ont comparé le personnage de Martha à Annie Wilkes, l’infirmière psychopathe de Stephen King dans Misery, pire figure d’harceleuse fanatique de la littérature. Les deux personnages présentent même une certaine ressemblance physique. C’est peut-être pour cette raison que l’écrivain a tant adoré la série de Richard Gadd. En effet, il a confié au Times avoir adoré le travail du réalisateur, le qualifiant «d'une des meilleures choses que j’ai jamais vues». «Chaque épisode est comme un coup court et rapide d’un couteau très tranchant. Dieu merci, mon roman Misery est sorti en premier», raconte-t-il au journal britannique.

L’ingrédient supplémentaire dont on vous parlait plus haut, chez Mon Petit Renne, c’est la maîtrise de l’empathie et le traitement impeccable du sujet de la santé mentale. «Le grand cadeau (je n’appellerai pas cela un retournement de situation) de Mon Petit Renne est que nous comprenons pourquoi il a fallu si longtemps à Donny pour porter plainte pour les abus qu’il a subis. Ce n’est pas parce que son agresseuse est une femme ou parce qu’elle est très grosse. C’est parce que, au fond, Donny croit qu’il le mérite. Nous n’éprouvons pas de l’impatience mais de l’empathie pour lui, et nous en ressentons aussi pour Martha. Même si je ne lui offrirais jamais une tasse de thé, explique Stephen King. En moins de deux minutes, on nous a présenté l’essentiel de deux personnages centraux.» L’efficacité, c’est aussi peut-être cet ingrédient miracle qui font les grands succès.

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